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Les départs

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LA TEMPETE APAISEE St Mars 4,35-41

P. Sébastien de Groulard

Maison St Clair – Mardi 02/07/2024.

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Am 3, 1-8 ; 4, 11-12 / Ps 5 / Mt 8, 23-27

Et si l’on commençait par le « jeu des sept différences »

Dimanche – il y a 10 jours – nous avons entendu ce même récit de la tempête apaisée… raconté par Saint Marc.

Sauriez-vous dire ce qui différencie la version de Matthieu et celle de Marc… ?

Bien sûr, si vous étiez aux ordinations, il y a circonstances atténuantes… Vous avez entendu un autre évangile… dont vous vous souvenez...

Alors, quelles différences entre Matthieu et Marc… ?

Marc donne plus de détails. Marc précise qu’avant d’embarquer, Jésus dit : « passons sur l’autre rive ». Il raconte aussi que d’autres barques suivent celle où est Jésus.

Nous venons d’entendre que Jésus dort dans la barque. Marc précise « sur un coussin, à l’arrière »Lorsque les disciples sont en panique – « Seigneur, sauv-nous, nous sommes perdus ! » – Marc complète en ajoutant « cela ne te fait rien ? ».

Puis il y a cette inversion : chez Marc, lorsque Jésus se réveille, il calme le vent et la tempête puis il interroge les disciples « Pourquoi êtes-vous craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? ». Chez Matthieu, Jésus commence par interroger la foi des disciples, puis seulement après, il calme le vent et la tempête.

Que recueillir de ce récit, aujourd’hui ?

Nous le savons bien, dans de nombreux commentaires, la barque secouée par la tempête, « c’est l’Eglise ». Selon les circonstances, une cellule d’Eglise : une communauté paroissiale, une communauté religieuse, la communauté d’une maison diocésaine ou même une famille, elle aussi « petite Eglise », « ecclesiola », selon la belle expression de Jean Paul II.

Parfois, plus largement, la barque est l’humanité – comme l’arche de Noé. Le 27 mars 2020, deux semaines après le début la pandémie mondiale du covid 19, le pape François a commenté le récit de la tempête apaisée sur la place Saint Pierre, s’adressant à l’humanité tout entière. Nous nous souvenons de ces images spectaculaires – un homme seul sur une place immense et déserte.

Et aujourd’hui, à quoi correspond la barque secouée par les vents ?

Spontanément, dans l’entre-deux tours des élections, je pense à notre communauté nationale ; « communauté de destin »…

La maison Saint Clair n’est pas un vaisseau hors du temps et l’actualité habite nos pensées, nos cœurs. Nos échanges aussi, parfois, même si cela est toujours délicat.

Via les médias, nous sommes témoins de beaucoup d’inquiétudes, de récriminations, de violences verbales. Elles laissent un goût amer – certains parlent de marasme – et font naitre des peurs pour l’avenir.

« L’autre rive » vers laquelle voguent les disciples est la terre inconnue. « L’autre semaine » vers laquelle nous avançons est terre inconnue.

Selon les résultats envisagés, certains craignent pour la stabilité économique de notre pays ; d’autres pour le sort réservé aux personnes migrantes ; d’autres craignent une nouvelle tentative de passer une loi sur « l’aide à mourir » ou encore de grandes manifestations d’opposants dans la rue, avec de la casse

Alors comment se situer, comme « ministre de l’Eglise » – élu par Dieu et électeur en ces jours… ?

Deux versets m’inspirent : le cri des disciples : « Seigneur, sauve-nous, nous sommes perdus ! » « cela ne te fait rien » et une question de Jésus : « Pourquoi êtes-vous craintifs, hommes de peu de foi ? »

Dans la barque, les disciples ont peur et s’adressent à Jésus : « cela ne te fait rien ? ». Cette question fait peut-être surgir en nous le souvenir d’une personne qui souffre et qui, un jour, nous l’a posée  « cela ne te fait rien ; tu ne te soucies pas de moi ? » – et a déclenché une tempête en notre cœur ; réveillé notre conscience.

Instruments entre les mains du Père, nous avons une responsabilité dans notre monde et s’il faut nous impliquer dans les débats actuels, c’est toujours en portant le souci des plus petits, des plus fragiles.

La semaine dernière, dans un communiqué, les évêques de France désignaient les racines du malaise profond qui atteint notre communauté nationale : « l’individualisme et à l’égoïsme dans lesquels nos sociétés se laissent entraîner depuis des décennies, la dissolution des liens sociaux, la fragilisation des familles, la pression de la consommation, l’affaiblissement de notre sens du respect de la vie humaine, l’effacement de Dieu dans la conscience commune ».

Nos aspirations les plus profondes – et celles de nos contemporains – ne trouveront jamais une réponse absolue dans des promesses de campagne. Les hommes politiques ne peuvent pas tout et il revient à chacun de prendre sa part.

Une seule question importe : quels sont les plus fragiles ? Quels sont ceux qui me réveillent en me disant « tu dors et cela ne te fait rien » ?

Cette question touche Jésus plus que personne. Dans la barque il sauve ses disciples découragés. Aujourd’hui encore, il veut prendre soin de notre humanité et compte sur nous pour participer à son œuvre de salut.

C’est pourquoi il nous interroge : « Pourquoi êtes-vous craintifs, hommes de peu de foi ? ».

Le début de la foi, c’est de reconnaitre que nous avons besoin de salut. Aucun de nous n’est autosuffisant ; seuls, nous faisons naufrage ; nous avons besoin du Seigneur, comme les anciens navigateurs avaient besoin des étoiles.

C’est uniquement en s’appuyant sur la force agissante de l’Esprit déversée et transformée en courageux et généreux dévouements que nous pourrons tenir notre place, fidèles au Christ et à son évangile, quelles que soient les circonstances.

Au fond, si ces quelques jours de campagne font naitre des craintes, c’est peut-être qu’elles mettent à jour notre vulnérabilité, notre interdépendance.

Avec le récit de la tempête apaisée, nous nous souvenons que sans Jésus, nous ne pouvons rien.

Jésus manifeste la toute-puissance de Dieu – au sens de « celui qui tient tout » : « même les vents et la mer lui obéissent ». Nous sommes entrainés là au cœur de notre foi.

Cette puissance est dans le Christ. Elle éclate au grand jour sur la croix, mais déjà contenue dans le récit de la tempête apaisée.

Je l’affirme en repérant le vocabulaire utilisé par Marc. Jésus dort. Dans la symbolique biblique, le sommeil évoque souvent la mort et la mer – d’autant plus la mer en furie – le lieu de tous les dangers de la mort.

Le verbe se réveiller« les disciples s’approchèrent et le réveillèrent » – avec l’autre verbe « se lever », évoque la résurrection. « Pourquoi êtes-vous si craintifs, hommes de peu de foi ? ».

En ces jours, invitons Jésus dans les barques de nos vie . « Le Christ est mort pour tous, afin que les vivants n’aient plus leur vie centrée sur eux-mêmes, mais sur lui, qui est mort et ressuscité pour eux » dit Saint Paul.

Fixons nos yeux sur Jésus. Confions-lui nos peurs, pour qu’il puisse les vaincre. La force de Dieu oriente vers le bien tout ce qui nous arrive, même les choses les plus éprouvantes.

Il apporte la paix dans nos tempêtes.   

AMEN

                                                                                                                                         

 

 
 

[1] Illustration Maître du Registrum Gregorii, « Codex EgbertiSauvetage de saint Pierre 

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« Cent fois sur le métier, remettez votre ouvrage, polissez - le sans cesse et le repolissez » dit Nicolas BOILEAU

Mythe de Sysiphe, condamné à pousser éternellement un rocher jusqu’en haut de la colline.

A pied, les petits poussent les gros véhiculés

Minoritaires ils s’activent, debout, quand les gros se laissent pousser sans pédaler,

Mais grâce à la panne d’essence, un sentiment de justice surgit

Quand la marche prend le pas sur le moteur à bougie

Minoritaires, nous le sommes, mais majoritaires en propositions

Dans nos équipes C.M.R. et autres d’Action Catholique en ébullition

Petit dans l’attelage de la grande Eglise

Il me faut pousser des projets toujours en attente

Percées des Mouvements sur les paroisses rurales en effervescence

Labourer le terrain de l’agriculture, y retrouver ses origines

Par les visites, contacts, au pied de l’arbre de la vie, contempler ses racines

Dans nos sacoches et musettes, empilons notes et dossiers

Ils serviront pour écrire notre histoire, suite à nos aînés,

Et je serai toujours de ressource pour répondre selon mes talents

Dans les campagnes où les défis nous attendent

Jeunes et moins jeunes, portons la clameur du rural dans l’espérance.

Avec vous que j’ai connu plus jeunes et que je retrouve en responsabilités

Avec ceux qui nous viennent de bonne volonté

C’est l’histoire des croyants qui progresse en persévérance

Parole de Dieu en main, rencontrons le Christ Ressuscité pour tous, 

Pour être de ses disciples-missionnaires, divulgateurs de son message d’Amour

Avec le souffle des prophètes, qui nous inspirent, dans l’audace de nos positions, portons la fraternité de l’Evangile, sel de la terre et lumière du monde.

Hubert LEBRETON, CA du 01072023 – Vallet.

Méditation sur un drapeau

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MEDITATION SUR UN DRAPEAU

Mai 2022.

Drapeau de l’Ukraine arboré sur quelques maisons de chez nous, qui s’ajoutent à des mairies compatissantes, alors qu’en ce lundi 9 mai 2022, un défilé militaire tant annoncé à Moscou, paradait en l’honneur de la dernière guerre mondiale qu’ils disent patriotique, et aussi pour impressionner le monde.

Drapeau de la Croix Rouge qui se fraie un chemin, parmi les ruines d’une Ukraine courageuse,  pour sauver ce qu’il  reste de vie humaine blessée, traumatisée, avant de dénombrer des corps sans vie.

Drapeau tricolore du dimanche 8 mai, hissé officiellement sur nos mairies et monuments, pour rappeler la fin de la deuxième guerre mondiale, commencement d’une ère de paix et de réconciliation toujours à consolider.

Drapeaux des pays membres de l’Union, qui flottent au pied du parlement européen, pour signifier, après d’âpres négociations, que les frontières sont ouvertes, pour circuler librement, dans une paix gagnée sur des conflits d’une histoire passée.

Drapeau aux couleurs du F.C. Nantes, où la victoire du ballon rond vaut mieux que celle des  obus, fierté  des gagnants, noyés dans l’enthousiasme d’une foule, capable de se passionner, dans la liesse d’un bonheur éphémère.

Drapeau qui nous regroupe autour d’un même idéal, dans un engagement commun, avec l’agenda C.M.R. bleu de cette année, qui affiche la couleur de nos convictions.  Occasion entre autre, de témoigner de la vitalité du Mouvement dans toute une histoire de croyants.

Drapeau de toutes nos invitations, convocations, pour faire Eglise, à part entière, dans la richesse de nos partages, échanges, en équipe, par des temps de formation et de réflexion où l’Esprit de l’Evangile nous tient éveillé, sur la vie des humains, ici ou ailleurs.

Jésus de Nazareth, tu as vécu trente années de vie enfouie dans un coin de Palestine avant de te faire connaître trois ans dans ta vie publique : vie effacée à l’image du levain dans la pâte, du sel de la terre et du grain de blé semé pour la récolte.

Jésus monté à Jérusalem, tu as enduré la croix sans bannière, en prenant la condition de serviteur, tu connais notre humanité, pétrie d’espoirs et de petitesse. Tu n’en n’es pas resté là, dans la victoire de la Résurrection où tu as valorisé toute notre humanité, dans le don et la pauvreté de ta personne.

Jésus-Christ, tu nous fais connaître un Dieu Père, qui nous confie le monde dans sa création. Avec l’Esprit de Pentecôte, tu nous envoies, à la suite des premiers disciples, vers notre monde, pour annoncer la Bonne Nouvelle de ton Amour à tous. Que la Fraternité qui nous rassemble dans ton Eglise, se répande dans nos milieux de vie, où ta Paix couvre notre planète, comme tu nous l’as annoncée, et nos Mouvements sont là, comme le C.M.R. pour continuer ton œuvre, règne d’Amour, de Justice et de paix. 

Hubert LEBRETON, prêtre accompagnateur du CMR et du MRJC

LE CORONAVIRUS

Sablier

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Auteur René GUITTON, Agriculteur, ancien militant des jeunesses catholiques, engagé dans le syndicalisme agricole et le mouvement Associatif.

 

LE CORONAVIRUS

 Dehors le ciel était bleu, Dans ma marmite sur le feu

Un bon rôti mijotait, Mes babines déjà je léchais

c'est alors qu'il est entré, Sans prendre-la peine de frapper

J'ai dit : qui es-tu l'intrus ?

Il m'a dit : c'est moi le coronavirus

Et d'ajouter : ça sent bon chez toi

Tu prépares un festin de roi ? Je me suis senti flatté

Mais j'allais vite déchanter

 

Sans me laisser le temps de parler, C'est lui qui m'a questionné

Cette bête qui t'a donné ce rôti, Tu sais par qui elle a été nourrie ?

Oui, par un éleveur du pays, Qui l'a engraissé avec du soja brésilien

qui a poussé sur les terres calcinées, de la forêt amazonienne dévastée

et tu l'assaisonnes avec de l'huile de palme, qui a été produite chez moi

et c'est pour ça que je suis arrivé chez toi

Pourquoi ?

 

Parce que les bulldozers de tes multinationales

sont venus déboiser ma forêt tropicale, pour y planter des palmiers à huile.

Moi j'y vivais tranquille, avec mon ami le pangolin

On nous a chassé, expulsés, Lui, les chinois l'ont mangé

et moi comme un exilé, je suis monté dans un avion

et me voilà arrivé dans ta maison

 

Excuse-moi, t'es pas un peu salaud, en n'en faisant vraiment trop

T'aurais pu t'adapter dans ton pays, au lieu de venir nous pourrir la vie

Tu nous as infesté, mis nos vies en danger

Nous sommes confinés, Nous devons sortir masqués

Notre liberté est très perturbée.

C'est le résultat de votre insouciance

Comment ça ? Je ne me sens pas coupable

Coupable, peut-être pas, mais complice, c'est pareil

Toi et tes amis vous n'avez pas écouté, tous ceux qui vous ont alertés

Vous avez ignoré les écolos, De René Dumond à Nicolas Hulot

vous les avez pris pour des rigolos

Et Pierre Rabhi, pour qui vous l'avez pris

en rejetant sa sobriété heureuse avec mépris

Quant à Greta Grunberg la danoise, vous l'avez écrasée sous la toise

 

Même le Pape quand il a écrit, vous l'avez tous applaudi

pour ensuite dès le lendemain, continuer comme s'il n'y avait rien

C'est pas une raison pour faire tant souffrir

Vous êtes aveugles vous autres, Vous ne voulez pas voir les causes

Si je n'étais pas venu, tu n'aurais sans doute rien vu

En arrêtant les avions, les autos, tu as entendu chanter les oiseaux

Tu as vu avec stupéfaction, tous les invisibles de la nation

Les soignants, les caissières, les livreurs, les producteurs, les éboueurs...

Tous ceux qui sont déclassés, parfois méprisés, souvent sous-payés

mais indispensables à la société.

 

Bon, pourquoi tu me dis tout ça à moi ?

Parce que vous êtes dans un train fou, qui vous emmène nul ne sait où

Vous êtes sur de mauvais rails, Il est urgent de changer de voie

Changer de voie, changer de voie, ça veut dire quoi ?

Changer de voie, ça veut dire :

Remplacer la compétition, sous toutes ses formes par la coopération

entre les hommes, les entreprises et les nations

Reconvertir les dépenses d'armements vers des crédits de développement

pour le bien de tous les humains et la protection de la planète

Substituer aux critiques négatives et partisanes

des propositions positives, constructives et créatives

Cesser l'obsession consumériste pour devenir plus spiritualiste

 

Revoir la répartition des richesses et des revenus pour qu'elle profite à tous

Arrêter d'aduler les premiers de cordée

pour prendre soin de ceux qui sont les derniers

car s'ils sont épuisés et qu'ils dévissent

ils entraînent toute la cordée dans le précipice

Soustraire à la rapacité du marché tous les biens communs de l'humanité

l'air, l'eau, la nature, la santé...

Pourquoi me dis tu tout ça à moi ?

 

Pour que tu le répètes autour de toi, Je ne suis qu'un simple citoyen

ma parole ne vaudra rien, Nous sommes très différents

par la langue, la couleur de peau, la religion, les origines sociales, les opinions

Nous avons tous notre identité, et chacun tient à la conserver

Tu te trompes, t'as rien compris, Moi, je circule dans tous les pays

Je vous observe sur toute la terre, Cela me donne un avis d'expert

Vous êtes tous pareils, tous les mêmes

Tous de la même race : la race humaine

Alors va dire à tes amis, tout ce que je t'ai dit

Désolé, je ne le dirai pas

Pourquoi ?

Parce que je ne suis pas fou, Je n'ai pas envie d'être critiqué

D'être taxé de doux idéaliste, De naïf utopiste, Ou d'affreux moraliste

Il s'est emporté, il m'a toisé, Je me suis senti écrasé

Il m'a regardé dans les yeux, J'ai vu les siens furieux

D'une voix impérative il m'a dit :

Ecoute bien ça PETIT

Va dire à ceux qui ne l'ont pas compris

De rejoindre ceux qui s'usent à aider les plus démunis

Et puis, je n'ai plus rien entendu

Il est parti comme il était venu

 

Alors, ça fait drôle d'écouter le silence

On dirait qu'il parle aussi bien que la science

Dehors, le ciel était toujours bleu

Dans ma marmite sur le feu, Mon rôti était cramé

Mes espoirs gustatifs évaporés

Cela m'a coupé l'appétit

Je me suis allongé sur mon lit, Pour me reposer

Le virus m'a terrassé

René Guitton.

Le chien qui court après sa queue

Mer

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Auteur René GUITTONAgriculteur, ancien militant des jeunesses catholiques, engagé dans le syndicalisme agricole et le mouvement Associatif.

 

LE CHIEN QUI COURT APRES SA QUEUE

Le chien au port majestueux, Avait l'air d'être heureux

En jouant avec sa queue, L'idée saugrenue lui a pris

De vouloir attraper celle-ci, Ce qu'il n'a jamais réussi

Pourtant il a tourné, tourné, Sans pouvoir la rattraper

Finalement étourdi et épuisé, Il a fini par s'écrouler

 

Il n’y avait pas plus malin que lui, pour dénicher les meilleurs prix

Il ne ratait jamais l'occasion, De profiter de toutes les promotions

Dès qu'il y avait un arrivage à prix cassé, Il arrivait toujours dans les premiers

S'il fouinait partout la bonne affaire, c'est parce qu'il avait un tout petit salaire

Car son patron, PDG avisé, Voulait toujours fabriquer

Des produits très bon marché, Afin qu'il puisse les acheter

 

On lui a dit : tu n'es qu'un paysan, Il s'est senti humilié et méprisé

On lui a dit : tu es un agriculteur, il s'est senti valorisé

On lui a dit : tu es un chef d'entreprise, Il s'est senti intronisé

Il a travaillé, investi, s'est modernisé, Il n'en finit pas de progresser

Il s'est agrandi avec la ferme de son voisin, puis avec celles de ses autres voisins

Aujourd'hui il s'est enfin arrêté, pour admirer sa réussite à son apogée

Il a regardé autour de lui, Il n'avait plus ni voisin ni ami

 

Elle était beaucoup dénudée, elle était toute voilée,elle montrait ses fesses et son nombril

Elle avait tout mis à l'abri, Faut-il en rire ou en pleurer ?

Faut-il en rire ou se scandaliser ? A force de tourner et retourner la question

On s'étourdit à dire et redire son opinion

Qui ? Trouvera la solution,

 

Il le considérait peu digne de foi, et ne voulait pas le voir écrire la loi

Lui se plaisait à bouffer du curé, et n'aimait pas les grenouilles de bénitier

Chacun dans son milieu, se considérait comme un frère

Alors qu'entre eux deux, c'était plutôt la guerre

Ils s'agonisaient de jurons, qu'ils se lançaient avec une fronde

Voyant cela, Louis Aragon, se retournait dans sa tombe

 

Il a vu les inondations, les cyclones à répétition

Les sécheresses catastrophiques, les incendies qui sèment la panique

Toutes ces catastrophes de la terre, qui dépassent les prévisions des experts

Il est embarqué dans un train fou, qui l'emmène, nul ne sait où

Mais il a pris la précaution de monter dans le wagon sécurisé

Car il a vu sur la porte d'entrée, l'écriteau qu'il a lu à voix haute

L'accident, c'est pour les autres.

 

Il signe toutes les pétitions

Contre les ventes d'armes avec conviction, son frère les fabrique avec leurs munitions

Pour ramener un salaire à la maison, l'Etat équilibre le budget de la nation

Par la vente de ces bijoux de destruction

Quand des innocents gémissent sous les bombes

D'autres, sans honte, arrondissent leur compte

 

A l'enfant victime de ce monde militarisé

On offre généreusement une panoplie de guerrier

Il commença par cueillir et chasser, afin de pouvoir s'alimenter

Sédentaire il pratiqua l'agriculture, et créa l'artisanat et la culture

Il s'organisa en corporation, puis fonda les manufactures

Il développa l'industrialisation, par le capitalisme et la loi du marché

Pour aujourd'hui en arriver, au libéralisme financiarisé

 

Il rêve pour demain, de faire voter une loi géniale

Pour juger dans son propre tribunal

Tous ceux qui voudraient intenter, a son entrepreneuse liberté.

Le chien était toujours couché, la queue allongée

Le souffle coupé, le regard déprimé

Son maître est arrivé, lentement s'est accroupi

Tendrement l'a caressé

D'une voix forte lui a dit : LEVE-TOI ET MARCHE

René GUITTON

"Vous êtes le Sel de la Terre"

 

Offrandes cele

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Homélie – FESTI’RURAL – 25 septembre 2021 à CHEMILLE ( 49)

Evangile de St Matthieu, chapitre 5, versets 13-16.

"Vous êtes le Sel de la terre"

« Passe-moi le sel », « veux-tu allumer la lumière ». On est dans les gestes du quotidien. On est dans le Mouvement. On est en plein « terre à terre », nous particulièrement du Rural. Le sel et la lumière, ils sont de l’ordre de la maisonnée, ils nous élèvent aussi vers le goût et la saveur de l’Evangile, un évangile qui allume la vie, et qui lui donne l’espérance. Nous sommes sel et lumière. Nous ne le sommes pas par nous-mêmes, mais seulement si nous participons du vrai sel et de la vraie lumière en Jésus de Nazareth.

Ce passage de l’évangile, sel et lumière, nous vient, après le discours-choc des béatitudes, et les disciples que Jésus a appelés, ils sont à l’école de son enseignement. Ils vont découvrir, peu à peu, leur vocation d’apôtre. Pour le moment, ils n’apparaissent pas trop crédibles, ils se sentent faibles, petits, pour répondre à leur tour, aux questions du tout-venant, qui sont posées à Jésus. Les disciples ne se sentent pas encore capable d’être sel et lumière pour leur contemporain, c’est pour cela que Jésus les appelle à le devenir, à savoir, donner ce goût de croire à la Bonne Nouvelle, à témoigner de cette lumière du Christ, qui a saisi leur cœur d’apôtre. Jésus compte sur eux tous.

Nous aussi, chrétiens, en équipe de Mouvements, nous ne sommes pas toujours perçus comme des personnes exemplaires, de référence, loin d’être parfaits, nous nous sommes fait une réputation, nous sommes le poil à gratter, dans la société, l’Eglise, et nous sommes parfois gênant : « On dérange, on bouscule ».  Mais c’est bien cela, emprunter le chemin du Christ, à la suite de ses disciples.  Nous sommes fidèles au courant prophétique de la bible, qui ne cesse de tracer son sillon sur notre terre.

La foi chrétienne est un don de Dieu. Nous le recevons ce don, comme un cadeau, que nous pouvons offrir en partage à notre prochain. La perfection de notre humanité, elle est dans l’humilité sans toutefois être soumis, dans le service fraternel sans s’imposer d’autorité, elle est dans la faiblesse dont parle l’apôtre Paul : « C’est dans la faiblesse que je suis fort », à l’image du Christ. Iésus a pris la place du faible, du méprisé, du petit. La perfection, elle est dans le pardon et la réconciliation, l’Eglise en a fait un sacrement. Jésus n’en n’est pas resté à la situation d’esclave, il vient relever les blessés de la vie, il est libération pour tous, dans le souffle du Ressuscité. Lorsque nous nous sentons affaiblis, minoritaires, dans des impasses, nous pouvons, avec la force et la pertinence de l’Evangile, réagir, lutter, nous relever, car nous devenons, sel et lumière. C’est notre identité de baptisé, nous montrant dignes d’être enfants de Dieu.

« Je ne suis pas venu pour les justes, mais les pécheurs, pas pour les bien-portants mais les malades », et la finale de l’évangile des béatitudes peut s’appliquer à chacun : « Heureux êtes-vous, si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi, réjouissez-vous, car votre récompense est grande dans les cieux ! ».

Sachons nous émerveiller de ce qui nous arrive, dans l’actualité que nous vivons, comme un évènement créateur, il vient se fondre dans l’acte de la création. Cette création lancée par Dieu, est-elle ce jardin perdu ? Faut-il le retrouver, parce que nous l’avons sali, défiguré, dans une évolution technique qui n’a pas su être maitrisée à temps, dont on n’en n’a pas mesuré les retombées, les méfaits, les dégâts, avec tous ceux qui en ont été exclus ? Là aussi, sachons dans notre engagement militant, relever les défis, avec d’autres personnes de bonne volonté, même si tous ne partagent pas notre foi chrétienne. Nous sommes le sel de la terre et la lumière du monde, c’est la mission qui nous revient, non pas en conquérant, mais en dialogue de confiance avec le monde. Progressons ensemble vers un monde plus beau à faire refleurir. Aménageons des espaces agréables, pour y vivre en famille, en société, en Eglise. Sortons des sentiers battus pour imaginer le monde d’après, celui de l’après-crise, sur des bases nouvelles, où la consommation vitale, n’est pas que le profit pour le profit, mais pour le bien-être de tous, dans un esprit de partage équitable. Cherchons et trouvons des solutions, propositions constructives, échafaudons des projets de vie durables.

A nous, croyants, d’en faire une prière, profession de foi, sel de la terre et lumière du monde, dans l’émerveillement de la création, dont nous pouvons en rendre grâce au Créateur, Dieu notre Père, dans la proximité de Jésus, son Fils, sur notre terre, avec l’Esprit-Saint reçu, qui nous habite, de sa Paix et de son Amour. 

Hubert LEBRETON, prêtre accompagnateur du CMR44

 

'Venez à l'écart et reposez-vous un peu'

Bonnes vacances 1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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« Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu » (Marc 6, 31)

Le temps des vacances est un temps qui appelle à faire le désert en soi. A l’écart, nous pouvons partir pour nous éloigner de nos préoccupations journalières. Si nous restons sur place, nous pouvons vivre un autre rythme, dans une pression atténuée, où les contraintes sont allégées, avec des relations plus de gratuité.  

Dieu notre Père, tu as créé le monde en sept jours et le huitième, tu te reposas, pour contempler ton œuvre de la création ; donne-nous ton esprit d’émerveillement sur notre histoire personnelle pour rejoindre celle du monde actuel. Les évènements du monde, nous les évoquons, dans ton Eglise, en équipe de Mouvements C.M.R. pour partager en confiance, nos convictions et motivations, sur le chemin parcouru qui nous façonne, à la façon du projet de Dieu pour nous tous

« Venez à l’écart », c’est une invitation pour un approfondissement de la foi. Le repos bien mérité, il est dépaysement, intériorisation, rencontre avec une Présence qui nous saisit et nous surpasse. Par là, nous recevons de Lui, dans le silence, en marchant, dans la découverte d’une nature oubliée, l’Essentiel de notre existence crée, pour lui, avec les autres. La prière devient offrande sans demande

Seigneur Jésus, tu nous en montre le chemin, tourné vers Dieu ton Père, dans ce « face-à-face » au désert, loin de la foule qui t’accaparait. Savoir se lâcher, quitter en ouvrant nos mains qui s’aggrippent à des amarres matérielles. Prendre le temps de l’excursion vers des sentiers à découvrir, dans un souffle renouvelé, pour nous purifier, nous sentir allégé, reposé, détendu, après une année de course contre la montre, aux rendez-vous qui remplissent nos agendas, aux déplacements continuels. C’est ton chemin de Vie que nous empruntons, dans la vacance de l’été.

Lecture et écriture, la Parole de Dieu nous incite à lire et à écrire, dans l’échange de nouvelles « cartes postales », entre ceux qui sont partis et ceux qui restent à la maison. Que de livres conseillés qui nous attendent, qui nous changent de l’univers-informatique, pour nous plonger dans ce qui est permis de rêver, d’imaginer, de penser autrement le monde. Que du bonheur à profiter car il est de courte durée.

A l’écoute de la Parole de Dieu, nous pouvons la cueillir, entrant dans une église, sur notre passage, dans une célébration qui nous rend curieux, donc plus attentif à tous ses rites. Il suffit d’en retenir   une expression marquante ou remarquable, une surprise-liturgique pour une assemblée touristique. Méditer la lecture du jour dans la prière de l’Eglise au quotidien, c’est s’ouvrir à l’universel des chrétiens du monde. L’actualité des évènements nourrit notre foi dans les intentions que nous portons vers notre Dieu.

« En débarquant, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger » (Marc 6, 34) Seigneur Jésus, laisse-nous saisir par la compassion du monde, dans ce temps offert avec de la hauteur, pour évaluer, discerner, comprendre et aimer notre monde. Inspire-nous, dans la force de l’Esprit-Saint, une parole qui réponde aux faims de vérité, de justice, de paix, de fraternité. Rend-nous solidaire des actions ainsi engagées, orientées, avec les croyants pour un monde d’Amour, en Jésus-Christ qui nous en montre le Chemin. 

   

 Hubert LEBRETON, prêtre accompagnateur du CMR44

 

L'AUTORITE DE JESUS

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​​​​​​PRIERE SUR L’AUTORITE DE JESUS (A PARTIR DE MARC 11, 27-33)

Jésus, tu nous parles avec autorité mais tu n’es pas autoritaire,

Ton autorité est d’abord celle de la Parole, parole même de Dieu. Ici et maintenant, tu tiens sa place, tu le représentes pour nous, et tu te présentes comme un Maître :

« Jamais homme n’a parlé comme cet homme » dit-on de toi. « Il commande même aux esprits impurs et ils lui obéissent » nous dit l’évangile. « Qui est-il donc celui-là, que le vent et la mer lui obéissent ».  

Jésus, tu ne cesses de faire référence à Celui que tu nommes ton Père, tu ne prends jamais une initiative importante sans te retirer pour rencontrer le Père dans la prière. Et quand tu apprends à tes disciples comment prier, c’est de la volonté du Père.

Dans les rencontres que tu peux faire, jamais, tu ne te comportes à l’égard de tes interlocuteurs comme un frère, tu te présentes toujours comme un Maître ayant autorité, ce n’est ni pour les rendre dépendants de toi, ni pour les asservir. C’est au contraire, pour les appeler à cette liberté sur laquelle l’apôtre Paul insistera :

« C’est pour que nous restions libres que le Christ nous a libérés ; donc, tenez bon et ne vous remettez pas sous le joug de l’esclavage » (Galates)

En C.M.R., nous participons à la libération de l’homme de tout esclavage, et c’est notre foi, qui s’enracine sur nos terrains de vie ; autorité de la Parole du Mouvement, dans ses engagements, prises de position, où nous continuons le sillon du courant de l’Action Catholique en Eglise ; autorité que nous tenons de la Parole de l’Evangile, où Jésus nous aide à rencontrer un Dieu Père. Celui-ci veut le bonheur de tous, dans sa tendresse et son amour pour tous les humains.

Sur le terrain religieux, chacun de nous a besoin de naître à la foi et d’y grandir, de se développer, d’en devenir de plus en plus responsable. Comment y parvenir, si nous n’avions pas rencontré dans nos vies des hommes et des femmes qui ont suscité en nous le goût de croire, d’aimer et d’espérer ?

Ceux-là n’ont été que des témoins d’une Autorité plus grande, d’une Autorité source ; ils nous ont mis devant Celui qui est l’Autorité même, le Père d’où naissent toute paternité et maternité, toute Autorité sur terre et dans les cieux.

Et ce Père, nous ne l’avons découvert ou entrevu qu’à travers son Envoyé. Le Fils se reçoit tout entier du Père, en se soumettant librement à son Autorité, pour être au service du monde.

Hubert LEBRETON, prêtre accompagnateur du CMR44

Assemblée Générale du 29 mai 2021.

 

PRIERE INTERGENERATIONNELLE

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           Je suis en CE2, j’ai 8 ans, je veux faire la première des communions, je voudrais que nous pensions aujourd’hui à tous les enfants notamment ceux dont les parents ne sont plus ensemble, pour les enfants qui apprennent à connaître Jésus, et ceux à qui on n’en parle jamais pour le connaître.

J’ai 18 ans, 20 ans, 25 ans, c’est formidable d’être jeune aujourd’hui, mais c’est aussi difficile de trouver sa place, je vous invite à prier pour le monde des jeunes, pour ceux qui réussissent et ceux qui sont en échec, pour ceux qui sont projetés de stage en stage temporaire, pour ceux qui se laissent prendre par la drogue, le jeu ou d’autres addictions, pour ceux qui persévèrent dans leurs engagements et qui endurent un entourage qui les désavoue.

Je suis malade, je n’ai plus la possibilité d’aller avec les autres, dans la vie associative, dans le service d’Eglise, comme je le faisais en bonne santé, je demande qu’on prie pour les malades, jeunes et moins jeunes, les personnes isolées, ceux qui se savent sans rémission.

Je fais partie des actifs, participant à la vie civique, ce n’est pas toujours simple, de prendre les meilleures décisions, dans des situations qui nous dépassent, pour faire grandir notre humanité, dans le respect de la dignité de chacun, que la prière de tous éclaire nos consciences.

Je fais partie de services en paroisse et de Mouvements reconnus d’Eglise, je voudrais qu’on prie pour l’Eglise de tous, que nous persistions à être solidaire de l’Eglise, au-delà des ouvertures qui piétinent.

Nous recevons l’Eglise comme un don du Christ, que nous soyons inspirés par son Esprit, pour inventer, innover, avancer dans des solutions constructives, signes d’une Espérance évangélique pour tous.

A Toi, Seigneur, qui as le pouvoir de nous donner, bien plus que ce que nous osons demander ou imaginer, à Toi la gloire dans le Christ et dans l’Eglise aux siècles des siècles.

Hubert LEBRETON – Conseil d’Administration du 15 mai 2021

Semaine 1 du confinement : "Les 80 ans seuls dans leur appartement répondent PRESENTS"

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REGARDE 

Je sais que tu as mille et une raisons de désespérer,

Mais je voudrais te crier qu'il y a aussi mille et une autre raisons d'espérer!

Ne laisse pas gagner ton cœur, par la marée noire des mauvaises nouvelles

Pour changer le monde, il faut d'abord changer ton regard.

Regarde et vois tous ces hommes et toutes ces femmes, qui ne font pas la une des journaux,

Mais au lieu de crier que Dieu est aveugle, manchot, ou muet....lui prêtent leurs yeux, leurs mains, leurs voix.

Regarde et entends, car le monde actuel a besoin de trouver ce ‘regard du cœur'...pour mieux respirer et pour mieux vivre .

Sœur JEANNETTE

Le 26 mars, prière recue de Marie J. G, membre CMR44.

 

Confinement Semaine 1 : "Je reste à la maison Seigneur"

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Je reste à la maison, Seigneur !
Et aujourd’hui, je m’en rends compte,
Tu m’as appris cela,
Demeurant obéissant au Père,
Pendant trente ans dans la maison de Nazareth,
En attente de la grande mission.

Je reste à la maison, Seigneur !
Et dans l’atelier de Joseph,
Ton gardien et le mien,
J’apprends à travailler, à obéir,
Pour arrondir les angles de ma vie
Et te préparer une œuvre d’art.

Je reste à la maison, Seigneur !
Et je sais que je ne suis pas seul
Parce que Marie, comme toute mère,
Est dans la pièce à côté, en train de faire des corvées
Et de préparer le déjeuner
Pour nous tous, la famille de Dieu.

Je reste à la maison, Seigneur !
Et je le fais de manière responsable pour mon propre bien,
Pour la santé de ma ville, de mes proches,
Et pour le bien de mon frère,
Que tu as mis à côté de moi,
Me demandant de m’en occuper
Dans le jardin de la vie.

Je reste à la maison, Seigneur !
Et dans le silence de Nazareth,
Je m’engage à prier, à lire,
Étudier, méditer,
Être utile pour les petits travaux,
Afin de rendre notre maison plus belle et plus accueillante.

Je reste à la maison, Seigneur !
Et le matin, je te remercie
Pour le nouveau jour que tu me donnes,
En essayant de ne pas la gâcher
Et l’accueillir avec émerveillement,
Comme un cadeau et une surprise de Pâques.

Je reste à la maison, Seigneur !
Et à midi, je recevrai
La salutation de l’Ange,
Je me rendrai utile pour l’amour,
En communion avec toi
Qui t’es fait chair pour habiter parmi nous ;
Et, fatigué par le voyage,
Assoiffé, je te rencontrerai
Au puits de Jacob,
Et assoiffé d’amour sur la Croix.

Je reste à la maison, Seigneur !
Et si le soir me prend la mélancolie,
Je t’invoquerai comme les disciples d’Emmaüs: Reste avec nous, le soir
est arrivé
Et le soleil se couche.

Je reste à la maison, Seigneur !
Et dans la nuit,
En communion de prière avec les nombreux malades
Et les personnes seules,
J’attendrai l’aurore
Pour chanter à nouveau ta miséricorde
Et dire à tout le monde que,
Dans les tempêtes,
Tu as été mon refuge.

Je reste à la maison, Seigneur !
Et je ne me sens pas seul et abandonné,
Parce que tu me l’as dit :
Je suis avec vous tous les jours.
Oui, et surtout en ces jours
De confusion, ô Seigneur,
Dans lesquels, si ma présence n’est pas nécessaire,
Je vais atteindre chacun, uniquement avec les ailes de la prière.

Amen.
+ Joseph, évêque italien

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Confinement Semaine 2 : En présidant les obsèques au cimetière

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En présidant les obsèques au cimetière, il m’est venu cette réflexion : « Vous aussi, comme pierres vivantes, entrez dans la construction de la demeure spirituelle, pour devenir le sacerdoce saint et présenter des sacrifices spirituels, agréables à Dieu, par Jésus-Christ » (1 Pi. 2, 5).  Si beaucoup tiennent à l’édifice-église de l’enracinement de leur famille, pour un service ponctuel, osons une réflexion plus approfondie sur le sens de l’existence (vie et mort) ; dépassons les murs, pour regarder à ciel ouvert, la vérité que nous pouvons ajuster, de nos pratiques, à nos convictions chrétiennes.

La religion sans temple

« Oui, je les ai éloignés parmi les nations ; oui, je les ai dispersés dans les pays étrangers. Mais j’ai été pour eux comme un sanctuaire, dans les pays où ils sont allés » (Ez. 11,16) ; de par leur déportation à Babylone, les Hébreux sont en effet loin du Temple de Jérusalem, et ne peuvent s’y rendre. Le prophète Ezéchiel décrira la gloire de Jérusalem (10,18-22) pour se rendre chez les exilés (1,3-28).

La présence de Dieu n’est pas liée à un temple. Déjà le geste des patriarches avait manifesté que Dieu est partout et qu’en tout lieu, on peut le prier ; lorsqu’ils rencontraient ainsi Dieu, les hommes de l’époque patriarcale, dressaient simplement une pierre en mémorial ; certains lieux étaient considérés comme sacrés : par exemple Sichem (Gn 33,18) ou Bethel. Jacob appelle « Maison de Dieu » le lieu de sa vision : « Yahvé est dans ce lieu et je ne le savais pas… ce lieu est une demeure de Dieu, la porte du ciel » (Gn 28,16-17) ; déjà l’exode du peuple Hébreu au désert avaient montré que Dieu est avec son peuple, fut-il nomade ; et l’on peut rappeler la réponse du prophète Nathan à David. Ce n’est pas David qui construira une maison à son Dieu, c’est Dieu qui constituera une maison (une dynastie) à son roi. (2 Sam. 7-2).

L’exil est la période privilégiée pour faire accéder un peuple  désemparé,  à une rencontre de Dieu dans la foi. Dieu est partout. Il n’est que de se tourner vers lui. On croit déjà entendre la parole de Jésus à la Samaritaine : « Ce n’est ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. L’heure vient où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité » (Jn4,21-23). Dieu est avec son peuple dès que celui-ci se rassemble pour le chercher. Jésus dira : « Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis avec eux » (Mt 18,20). Dieu est avec ceux qui sont en détresse, suggère Ezéchiel. Jésus s’identifiera avec celui qui a faim, a soif, est malade ou en prison (Mt 25, 31-46). Décrivant la Jérusalem céleste, l’Apocalypse dit : « Du temple, je n’en vis point en elle. Car le Seigneur est son temple (Ap. 21-22).

Ezéchiel est un jalon sur la longue route qui va d’Abraham au Christ. A une heure particulièrement douloureuse, il a su inviter ses contemporains à trouver Dieu sans le chercher dans un temple. Il a fallu la destruction de l’édifice de Salomon et l’exil pour qu’on se rende compte que Dieu est partout, spécialement proche de ceux qui souffrent ; que sa puissance se manifeste en dehors d’Israël ; qu’il est le Dieu de tout l’univers créé par lui ; que la vraie religion est celle du cœur, proposée par Jérémie et le Deutéronome (Jr 31,31 ; Dt 6, 4ss ; Ez, 11,16).  Progrès spirituel, trop fort semble-t-il, pour un peuple attaché à ses coutumes. Aussi, au retour de l’exil, le temple rebâti, le formalisme reprendra-t-il de plus belle. Un courant parallèle, cependant, prolonge l’approfondissement de l’exil. Divers écrits de l’époque, décrivent déjà un autre temple : il n’est pas fait de main d’homme ; il est dans le ciel ; il est la vraie demeure de Dieu (Sg 9,8). Il se continuera dans l’épître au Hébreux (le Christ est l’unique  prêtre), l’Apocalypse,  et surtout dans l’évangile de Jean.

Jésus, comme tous les hommes religieux de l’Ancien Testament, témoigne du plus profond respect pour le Temple. Tout au long de sa vie, il y « monte ». C’est pour lui un lieu de prière », non de formalisme et de trafic. Quand il en chasse les marchands, il accomplit un geste prophétique. Il signifie que le Temple sera autre, dans la nouvelle alliance (Mt21,12-13 ; surtout Jn2, 13-22). Il en prédit la destruction (Mt 23, 38 s ; 24,2 ; cf Mc14, 58 ; Mt 27, 39 s). C’est lui qui sera le temple de Dieu (Jn,2-21). A la Samaritaine, il dit : » Ce n’est ni sur cette montagne, ni à Jérusalem que vous adorerez le Père… les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité » (Jn 4, 21-24). L’apôtre Paul reprend ces paroles en affirmant que les chrétiens sont « le corps du Christ et le temple de l’Esprit » (1 Co 6, 19 ; Rm 8, 11).

Teilhard de Chardin, ethnologue jésuite, a écrit la messe sur le monde, dans des circonstances où il se trouvait seul, isolé. Ecrit sous une première forme pendant la guerre, en 1918, alors qu’il était aumônier, mobilisé, Teilhard a remanié son texte 1923, là où il était en exploration scientifique en Asie.  Sa structure est celle de l’Eucharistie. En voici un extrait pour l’Offertoire : « Puisque, une fois encore, Seigneur, non plus dans les forêts de l’Aisne, mais dans les steppes de l’Asie, je n’ai ni pain, ni vin, ni autel, je m’élève par-dessus les symboles jusqu’à la pure majesté du Réel, et je vous offrirai, moi, votre prêtre, sur l’autel de la Terre entière, le travail et la peine du Monde … ». Intitulé la messe sur le monde, c’est une méditation que Teilhard nous a ainsi laissé, en commentant la structure de l’Eucharistie.

Jean-Pierre DENIS, éditorialiste de « La Vie » du 19 mars écrit, à propos de la messe télévisée dominicale sur France 2 du 15 mars : « Alors que la force pandémique cloue nos portes, la célébration dominicaine et dominicale, s’élevait comme une messe sur le monde, offerte à l’inconnu, aux quatre vents, sans filtre, sans barrière ni frontière, sans suspicion, sans protection ».

Nous pouvons regretter l’incendie de Notre-Dame de Paris, louange de pierre plantée au cœur de la cité. D’autres vont souligner le manque de discrétion des édifices que nous appelons églises, plantées au cœur de nos bourgs. Le patrimoine culturel religieux semble prendre le pas sur la foi chrétienne qui est l’origine et la base de ces constructions, aussi artistiques soient-elles, que nous pouvons que reconnaître dans la civilisation des peuples.

Mais avons-nous remarqué qu’il a souvent été ainsi dans l’histoire comme dans la Bible, après l’alliance du Sinaï (Ex. 15), on ne parle pas de sanctuaire consacré au vrai Dieu, tant que le peuple de Dieu connaîtra une condition d’itinérance ? !

Et lorsque prendra fin notre pèlerinage sur la terre, accueille-nous dans ton Royaume (Prière eucharistique A pour des rassemblements) ; oui, la vie est un pèlerinage, d’âge en âge, nous progressons vers l’Invisible, selon nos croyances, et nous reconnaissons notre histoire dans la Parole de Dieu révélée en Jésus-Christ. Nous sommes le Temple de son Esprit d’Amour pour le monde.

Paradoxe pour ne pas justifier et louer ce qui se passe pour notre Eglise actuellement ! Andréa Riccardi, fondateur de Sant’Edigio, historien du christianisme écrit : « Les nombreuses églises fermées, la suspension des messes, les obsèques célébrées en présence des seuls proches et d’autres mesures de ce genre m’ont laissé une certaine amertume. Les églises peuvent rester ouvertes, mais sans prière commune. Expression de l’alignement de l’Eglise sur les institutions civiles au même titre que les bars, restaurants, cinémas, théâtre… qui dit un peu un vide dans la société. Médias sociaux, radio et télévision ne remplacent pas une présence humaine de tous. On finit par banaliser la présence et l’apport de l’Eglise, qui apporte au contraire une espérance et une consolation dans la prière commune qui nous soutient les uns les autres… »  La peur est mauvaise conseillère nous dit l’adage. Au-delà des épidémies, peste, choléra, les chrétiens faisaient des processions et occupaient les églises en prière. Avec les bombardements de la dernière guerre, les gens se réfugiaient dans les églises. Les temps ont changé, et l’Eglise est disséminée dans les lieux de culte. Après la pandémie actuelle, il est dit que le monde ne sera plus comme avant. Le carême est un temps du désert, mais pas du vide existentiel. Des gestes de courage de la part des soignants et des aidants sont remarquables, et peu à peu surgissent des actions de solidarités en tout genre.  A chacun de réagir, en toute liberté, sur des évènements qui nous provoquent et nous dépassent. La conversion des consciences nous ouvre au Pardon et à la Paix, dans une fraternité qui se construit, loin de tout individualisme consumériste.  

Hubert LEBRETON, prêtre accompagnateur du CMR44

Confinement Semaine 2 : Lettre aux parents qui se sont préparés au baptême de leur enfant

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En ce temps d’épreuve pour tous, je comprends votre inquiétude sur la date du baptême compromise pour votre enfant. Cela me permet de vous dire que je vous porte dans les intentions de prière, avec la messe que je célèbre tout seul au quotidien, confiné comme vous tous.

Si tout est désert dans nos relations et nos activités habituelles, cela nous permet de considérer notre condition humaine, à la fois dans ses capacités de mise en œuvre, mais aussi dans sa fragilité et sa finitude. La foi chrétienne trace son chemin dans ce monde bouleversé et pris au dépourvu. C’est un évènement mondial sans précédent redoutable, qui nous montre que nous ne sommes pas les maîtres de la vie en nous. Le Christ est venu tracer dans notre monde un chemin d’Amour et de Vie éternelle. « Nous sommes baptisés dans la mort et la résurrection de Jésus », même dans des temps plus heureux.

Peut-être que votre inquiétude repose sur tous les préparatifs de la fête du baptême avec les invités pour le repas et la journée. Et vous attendez de l’Eglise une réponse pour engager tous ces préparatifs. Même que des invitations ont déjà été envoyées, et comment ensuite les honorer, avec les dates à convenir ensemble ?

Dans des temps plus d’insouciance, nous venons faire une demande à l’Eglise, par habitude, par tradition, parce que c’est dans la famille ainsi, et d’autres raisons que nous avons souvent entendu dans les préparations du baptême, sans oublier des paroles de vérité très fortes qui expriment la sincérité de votre vécu, de votre cheminement.

Dans des temps d’incertitude, nous sommes invités à regarder plus loin que nos préoccupations matérielles. Il y a un sens à chacune de nos existences. Ce sens s’oriente vers Dieu, si nous sommes croyants. Il nous demande d’être logique avec nous-mêmes. Dans une Eglise à la peine pour ses services, c’est à vous qu’il revient maintenant d’y prendre place, si vous la voulez plus attirante pour vous-mêmes et les générations à venir, comme celles de vos enfants.

Le monde continuera avec la population active que vous représentez. Il en est de même pour l’Eglise  si  vous la voulez, pour demain, présente sur votre commune, dans la paroisse.

La vie est un combat, et le monde des soignant-aidants nous le prouve actuellement de façon courageuse. De tous temps, même dans des moments les plus désespérés, des hommes et des femmes ont fait preuve du don de soi sans compter, pour que triomphe la Vie après l’épreuve.

Cette histoire que nous relisons dans son actualité, avec la force de nos convictions, reflète la vie du Christ, avec toutes celles et ceux qui l’ont suivi dans la foi, pour nous parvenir, comme héritiers des valeurs de l’Evangile à continuer.

Le chemin du carême nous conduit à Pâques, passage de la mort à la vie, dans l’Esprit du Christ ressuscité pour nous. Passage qu’il nous faut faire, au-delà de l’accessoire pour rejoindre l’essentiel,  sens à y trouver, pour rencontrer la Vérité du Seigneur Jésus ressuscité.

En famille, dans votre vie de couple, avec des enfants plus grands, pourquoi ne pas profiter, ensemble,  de ce temps qui nous confine,  pour se dire le bonheur de la vie envers et contre tout. Toute notre vie est préparation pour aller vers un monde meilleur, construire des relations plus fraternelles, comme ce moment convivial, attendu en famille, à la suite de la cérémonie du baptême. Et recevez la Bénédiction du Christ, à travers ces quelques mots, qui peuvent apaiser, les préoccupations du moment .    

Hubert LEBRETON, prêtre accompagnateur du CMR44

 

 

  

 

Confinement Semaine 3 : Lettre d’Ignace de Loyola en temps de coronavirus

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En ce temps d’inquiétude, saint Ignace de Loyola envoie une lettre par le biais du P. Nikolaas Sintobin sj, jésuite flamand.

 Chers habitants de la Terre,


Je vois que vous avez du mal à trouver la bonne attitude face au coronavirus. Ce n’est pas étonnant. Au cours des dernières décennies, la science a fait de tels progrès que vous en êtes venu à croire qu’une solution à chaque problème peut être trouvée en un rien de temps. Il devient maintenant évident dans le monde entier que c’est une illusion. Pour beaucoup d’entre vous, cela est assez déroutant.

J’ai été moi-même aux prises avec une maladie chronique pendant plus de trente ans. En tant que supérieur général de l’ordre des jésuites, j’ai été confronté à tous les problèmes possibles et imaginables, jour après jour, pendant quinze ans. J’aimerais vous donner quatre conseils pour traverser cette période difficile. Elles sont tirées de ma propre expérience.

À l’époque de ce coronavirus, obéissez aux médecins, aux scientifiques et aux autorités comme si c’était Dieu lui-même. Même si vous n’êtes pas d’accord avec leurs décisions ou si vous ne les comprenez pas bien, ayez l’humilité d’accepter qu’il vaut la peine de vous fier à leurs connaissances et leur expérience. Elle vous donnera bonne conscience et vous permettra d’apporter votre contribution à la solution de la crise.

Méfiez-vous de la peur. La peur ne vient jamais de Dieu et ne mène pas à Dieu. La peur vous suggère souvent toutes les raisons possibles pour lesquelles vous devriez être angoissés. En grande partie elles sont vraies. Seulement, il ne faut pas en avoir peur. Le Seigneur prend aussi soin de vous maintenant. Je le sais de source céleste bien informée. L’expérience a montré qu’Il écrit droit sur les lignes terrestres courbes. Osez croire en cela.

En temps de crise, la prière n’est pas moins, mais plus profitable. Accordez-vous le droit de vous abandonner à son amour. C’est le meilleur antidote contre la peur. Chaque jour vous pourriez avec ce que l’on appelle aujourd’hui un podcast, avec par exemple l’application Prie En chemin.

Enfin, n’oubliez pas de vivre et de profiter de la vie au milieu de tout ça. Quoi qu’il arrive, chaque seconde qui vous est offerte est un cadeau unique et précieux. Le coronavirus ne peut rien faire pour changer cela.

Uni à vous dans une prière incessante,
+Ignace de Loyola,
14 mars 2020, heure de la Terre


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Confinement Semaine 3 : Encourager

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Seigneur Jésus, tu n’es pas venu réprimander, ni condamner, mais encourager, c’est-à-dire sauver. Tu n’es pas venu nous répéter nos manques, que nous connaissons parfaitement dans toi, mais nous enlever les péchés, que nous ne pouvons-nous pardonner à nous-mêmes. Auprès de toi, il n’y a heureusement aucun prix d’excellence, mais bienheureusement de multiples prix d’encouragement.

Car il nous est si facile de nous décourager les uns les autres. Ceux qui croient découragent ceux qui ne croient pas, comme si la foi était une chasse gardée pour les fidèles de la doctrine, les artisans de la vertu et les spécialistes de l’espérance. Mais ceux qui ne croient pas découragent tout autant ceux qui croient, comme si la foi était une insignifiance, une maintenance, une déshérence. Il nous est si facile de nous prendre les uns les autres à la gorge, même sans la serrer, au point que nos vies ne soufflent plus, mais s’essoufflent à se fréquenter.

Il faut peu de chose pour que le découragement envahisse nos châteaux de sable : une ironie ou une dureté, une parole manquée ou une parole appuyée, un silence rongeur ou un silence réprobateur : nous ne voudrions pas vivre de courage mais d’encouragements. Nous ne quémandons pas le sucre, comme les caniches dans les salons, mais nous avons besoin de sel, comme les chèvres dans la garrigue.

Dispose-nous à encourager les femmes et les hommes, les vieillards et les enfants. Dispose-nous à encourager les faibles, quand ils défaillent en solitude et les forts, quand ils assaillent en maladresse. Dispose-nous à encourager même ceux qui nous découragent, car peut-être ne sont-ils que le reflet de notre hostilité. Ô Dieu, dans l’encouragement, apprends-nous le courage et non pas l’attendrissement. Sois fort pour nous pour que nous devenions forts par toi. Tu es le Dieu qui redresse le roseau courbé et qui dresse l’homme épuisé. Tu es le Dieu du courage de l’affrontement avec la passion et de l’abondance de la compassion. Tu es le Dieu venu sur la terre pour encourager chaque homme et tous les hommes en tenant tête aux puissances ennemies de la dérision et de l’oppression. Que ton encouragement soit la compagnie de nos courages, vidés au soir du Vendredi Saint, relevés au matin de Pâques. Amen.

André Dumas, Cent prières possibles, Albin Michel, 2000

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Vous êtes aimé pour ce que vous apportez au monde

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En ce jour de votre vie, je crois que Dieu souhaite que vous sachiez…

Que vous êtes aimé aujourd’hui pour le cadeau merveilleux

que vous apportez au monde en étant vous-même.

Difficile à croire, n’est-ce-pas, que vous êtes aussi spécial

Aux yeux de Dieu ? Et pourtant vous l’êtes, et non pas à cause

de ce que vous avez fait, mais grâce à qui vous êtes.

Vous êtes la propre création de Dieu,

une expression de la Divinité sous forme humaine.

Le chemin le plus rapide pour en faire l’expérience est d’être

le véhicule au travers duquel les autres le voient en eux-mêmes.

Chaque personne avance sur son chemin et fait de son mieux.

Dieu sait cela et c’est pourquoi Dieu vous aime tous.

 

Avec tout mon amour, votre ami…

Neale

Prière d’équipe, Vignoble, 12 décembre 2019.

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L'engagement

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« Tant qu’on ne s’est pas engagé, persistent l’hésitation, la possibilité de se retirer et toujours aussi dès qu’il s’agit de prendre des initiatives ou de création, (créer).

Cela nous maintient dans une certaine inefficacité.

Il y a une vérité élémentaire dont l’ignorance tue quantité d’idées et de projets magnifiques : dès l’instant où l’on s’engage totalement, la Providence bouge aussi.

Toutes sortes de choses se produisent qui viennent à l’aide de celui qui s’est mis sur sa voie, alors qu’elles ne se seraient jamais révélées autrement.

Toute une série d’événements découlant de cette décision se mettent au service de l’individu, aplanissant les incidents imprévus, favorisant des rencontres et l’assistance matérielle que l’on n’aurait jamais osé rêver d’obtenir.

Quoi que vous puissiez faire, 

Quoi que vous rêviez de faire, entreprenez-le !

L’audace donne du génie, de la puissance et de la magie.

Mais commencez maintenant !

Johan Wolfgang Von Goethe

Romancier, dramaturge, poète, théoricien de l’art et homme d’Etat allemand (1749-1832)

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Talon d'Achille

Ariane fragilite dun fil labyrinthe mythes sy l ddv9zs

Même si nous portons une cicatrice, une fragilité,

celle-ci ne fait pas de nous des victimes,

mais au contraire elles témoignent  de notre courage, 

d'être vivants, d'être debout, sans en avoir honte.

Chacune vaut ce qui la différencie des autres

et en fait un être unique et irremplaçable :

Certes pas parfaites mais humbles et relevées par Dieu.

 

Alors soyons dans la joie, nous ne marchons pas seul(es)s

sur le chemin de nos vies.

Nous rencontrons nos frères et nos soeurs dans la foi.

"Quand nous partageons, Dieu nous donne la joie de vivre."

Cette expression découverte aujourd'hui est une valeur pour la vie.

Car comme le disait une sainte : "il y a plus de joie à donner qu'à recevoir".

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Prière 6, Caroline Doucet, recueil de prières. avril 2017.

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Seigneur, maître du temps.

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Seigneur, maître du temps,
fais que je sois toujours prêt à Te donner
le temps que Tu m'as donné.

Seigneur, maître du temps,
aide-moi à trouver chaque jour

le temps de Te rencontrer
et le temps d'écouter les autres,

le temps d'admirer
et le temps de respirer,

le temps de me taire
et le temps de m'arrêter,

le temps de sourire
et le temps de remercier,

le temps de réfléchir
et le temps de pardonner,

le temps d'aimer
et le temps de prier.

Seigneur, maître du temps,
je Te donne toutes les heures de cette journée
et tous les jours de ma vie,
jusqu'au moment où j'aurai fini
mon temps sur la terre.

Jean-Pierre Dubois-Dumée, co-fondateur de Panorama

Prière d'équipe CMR

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CA COMPTE AUSSI !

Ca compte aussi

CA COMPTE AUSSI !

Une gerbe superbe quand vient le président,

C’est peut être important ;

Mais un brin de muguet et un petit merci

Et bien, ça compte aussi !

 

Les discours officiels, du moins de temps en temps

C’est peut être important ;

Cependant un « je t’aime » ou quelqu’un qui sourit

Et bien, ça compte aussi !

 

La misère, la faim sur tous les continents,

C’est bien sûr important ;

Mais un bébé qui pleure ou un vieillard aigri

Et bien, ça compte aussi !

 

S’acharner au travail, avoir assez d’argent

C’est hélas important ;

Mais savoir s’arrêter, prendre un peu de répit

Et bien, ça compte aussi !

 

Accueillir l’étranger, accepter le migrant

C’est vraiment important ;

Mes voisins de palier qui ne font pas de bruit

Et bien, ça compte aussi !

 

Suivre de cœur le Pape dans ses déplacements

C’est sans doute important ;

Mais faire mon possible, à l’endroit où je suis

Et bien, ça compte aussi !

 

Bien sûr qu’il ne faut pas délaisser pour autant

Ce qui est important ;

Mais ma vie est surtout en gestes tout petits

Et bien, ça compte aussi !

 

‘DEFI 2000’, Service jeunes, Angers

Formation Fondation CMR, Poitiers, 2019

 

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ECOUTER

Ecoute

Ecouter est peut être le plus beau cadeau

Que nous puissions faire à quelqu’un…

C’est lui dire, non pas avec des mots,

Mais avec ses yeux, son visage, son sourire

Et tout son corps : tu es important pour moi,

Tu es intéressant, je suis heureux que tu sois là…

 

Ecouter, c’est commencer par se taire

Ecouter, c’est accueillir l’autre

Avec reconnaissance tel qu’il se définit lui-même

Sans se substituer à lui pour dire ce qu’il doit être.

 

Ecouter, ce n’est pas vouloir que quelqu’un

Soit comme ceci ou cela,

C’est apprendre à découvrir ses qualités

Qui sont en lui spécifiques.

 

C’est être ouvert positivement

A toutes les idées, à tous les sujets,

A toutes les expériences,

A toutes les solutions, sans interpréter,

Sans juger, laissant à l’autre son espace.

Et le temps de trouver la voie qui est la sienne.

 

Etre attentif à quelqu’un qui souffre

Ce n’est pas donner une solution

Ou une explication à la souffrance

C’est lui permettre de la dire et de trouver

Lui-même son propre chemin pour se libérer.

 

Ecouter c’est donner à l’autre

Ce que l’on ne nous a peut être jamais donné :

De l’attention, du temps, une présence affectueuse.

 

Anonyme

We Autrement, Bressuire 2018.

 

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CUEILLE LE TEMPS

Cueille le temps

Tu ne peux pas retenir le temps. Il passe.

Il coule entre doigts comme l’eau de la fontaine.

Il glisse dans ta main comme le sable de la mer.

Tu ne peux pas rattraper le passé. Il n’est plus.

Il s’en est allé comme le couchant d’hier.

Il a disparu comme un souvenir perdu.

 

Tu ne peux emprisonner le futur. Il n’est pas encore.

Il viendra à son heure comme le levant de demain.

Il te rejoindra comme la vague qui s’approche du rivage.

 

Mais tu peux toujours cueillir le présent

comme un beau présent de Dieu.

Ce présent est comme un arbre :

Il plonge ses profondes racines dans ton passé

tout plein de souvenirs et d’expériences

comme une sagesse accumulée.

 

Et il lance ses logues branches vers ton futur

Tout plein de promesses et d’espérance,

comme un projet emballant

Le présent est fait de ton passé qui n’est plus

et de ton futur qui n’est pas encore.

 

Prends le temps qui t’es donné à chaque instant qui passe.

Ne gaspille pas ton temps,

C’est un cadeau de Dieu.

Ne passe pas ton temps à courir après le temps.

Prends ton temps.

Ne dis pas : je n’ai pas le temps.

Dis plutôt : j’ai tout mon temps

 

Ne sois pas avare de ton temps.

Donne de ton temps aux autres

Comme Dieu te le donne à toi.

Ne cours pas tout le temps, prends ton temps.

Et laisse au temps le temps de faire son temps.

 

Alors tu gagneras du  temps.

Et tu découvriras que c’est beau et bon le temps,

Que c’est plein de Dieu dedans.

Jules BEAULAC, prêtre québecois

Session CMR La Pommeraye, 2018.

 

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LES MERVEILLES DE CHAQUE JOUR

Merveilles de chaque jour

Mon Dieu de tous les jours

Et de toutes les heures

Je Te demande une faveur spéciale :

Ne me laisse jamais bailler

Devant une de tes merveilles !

 

Laisse-moi jouir du miracle de chaque réveil,

Du miracle de savoir que je suis encore en vie,

Du miracle de respirer, de marcher et de penser,

Du miracle de ton Amour et de ta Miséricorde

 

Aide-moi à ne jamais me lasser de tes saisons ;

Le printemps est un miracle,

Et l’hiver est un beau miracle.

Chaque jour est un miracle,

Ainsi que chaque nuit. (…)

 

Fais-moi ce cadeau, Seigneur :

Le don de T’apprécier

Ainsi que tout ce que Tu fais.

Un jour je Te demanderai le don suprême

De T’aimer comme je le devrais,

Plus qu’hier… et moins que demain.

 

Eddie Doherty ‘Psaume d’un pécheur’, Cerf 1979. Extrait.

Prière d’équipe CMR44.

 

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NOUS SOMMES DES OUVRIERS, PAS DES MAITRES ARTISANS, PAS DES MINISTRES, PAS DES MESSIES.

Nous sommes des ouvriers

Il est bon parfois de prendre du recul et de regarder derrière soi.

Le Royaume n’est pas seulement au-delà de nos efforts, il est aussi au-delà de notre vue.

Durant notre vie, nous n’accomplissons qu’une petite partie de cette entreprise magnifique qu’est le travail de Dieu.

Rien de ce que nous faisons n’est achevé, ce qui voudrait dire, en d’autres termes, que le Royaume se trouve au-delà de nos possibilités.

 

Aucune déclaration ne dit tout ce qui peut être dit.

Aucune prière n’exprime complètement notre foi.

Aucune religion n’apporte la perfection.

Aucune visite pastorale n’apporte la plénitude.

Aucun programme n’accomplit la mission de l’Eglise.

Aucun ensemble de bits et d’objectifs ne peut être complet.

C’est ainsi que nous sommes.

 

Nous plantons des graines de semence qui un jour pousseront.

Nous les arrosons, sachant qu’elles portent en elles la promesse du futur.

Nous posons des fondements sur lesquels d’autres construiront.

Nous fournissons le levain qui produira des effets bien au dessus de nos capacités.

 

Nous ne pouvons pas tout faire, et le comprendre nous apporte un sentiment de libération.

Cela nous permet de faire quelque chose, et de la faire bien.

Ce n’est peut être pas fini, mais c’est un début, un pas de plus sur le chemin, une opportunité de laisser entrer la grâce de Dieu qui fera le reste.

 

Nous pouvons ne jamais voir le résultat final, mais c’est la différence entre le maître artisan et l’ouvrier. Nous sommes des ouvriers, pas des maîtres artisans, pas des ministres, pas des messiers.

Nous sommes les prophètes du futur et non de nous-mêmes.

Amen

 

Oscar Romano, archevêque de San Salvador.

Session APF 2018.

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VIEILLIR EN BEAUTE

Personne agee heureuse en ehpad

Vieillir en beauté, c’est vieillir avec son cœur,
Sans remord, sans regret, sans regarder l’heure ;
Aller de l’avant, arrêter d’avoir peur ;
Car, à chaque âge, se rattache un bonheur.

Vieillir en beauté, c’est vieillir avec son corps ;
Le garder sain en dedans, beau en dehors.
Ne jamais abdiquer devant un effort.
L’âge n’a rien à voir avec la mort.

Vieillir en beauté, c’est donner un coup de pouce
À ceux qui se sentent perdus dans la brousse,
Qui ne croient plus que la vie peut être douce
Et qu’il y a toujours quelqu’un à la rescousse.

Vieillir en beauté, c’est vieillir positivement.
Ne pas pleurer sur ses souvenirs d’antan.
Être fier d’avoir les cheveux blancs,
Car, pour être heureux, on a encore le temps.

Vieillir en beauté, c’est vieillir avec amour,
Savoir donner sans rien attendre en retour ;
Car, où que l’on soit, à l’aube du jour,
Il y a quelqu’un à qui dire bonjour.

Vieillir en beauté, c’est vieillir avec espoir ;
Être content de soi en se couchant le soir.
Et lorsque viendra le point de non-recevoir,
Se dire qu’au fond, ce n’est qu’un au revoir.

Ghislaine Delisle

Prière d’équipe CMR44.

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Date de dernière mise à jour : 15/09/2024

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