Ce qui parait de petites choses pour les agents ne sont pas sans impact pour les personnes concernées. Les oublis et erreurs se sont accumulés au point que nous avons perdu la confiance dans l’équipe. Les relations se sont tendues. C’est devenu une préoccupation constante qui générait pour l’entourage inquiétude, méfiance, vérification, colère et épuisement. Et le confinement est arrivé. Deux échanges vidéos ont été possibles avec ma mère sourde et pour qui les piles des appareils auditifs n’ont pas été changées. Lorsque nous prenions des nouvelles, tout allait bien.
Jusqu’à cette semaine où un mail de l’infirmier signalait qu’il avait oublié de nous dire que ma belle-mère avait été retrouvée avec le cordon de la sonnette autour du cou. Après un forcing, nous avons pu lui rendre visite. Elle ne s’alimentait plus depuis quelques jours, était amaigrie, l’escarre du talon était repartie. Elle est morte cette nuit. Toute seule, oubliée. Comme beaucoup d’autres personnes âgées dont les responsables de l’ARS, des départements ou plus largement nos représentants politiques n’ont rien à faire, sinon des discours.
J. H. (Loire-Atlantique)