Ma mère est morte seule à la maison de retraite. Elle y était depuis un an. Une année où son état s’est dégradé par étapes.
L’EHPAD où elle vivait a rarement été à la hauteur. Tout y était compliqué. Bien sûr, il y avait les carences habituelles : rares douches, personnel non formé, turn-over des soignants, mais aussi le sentiment que trop souvent les résidents étaient traités comme des objets.
Ma mère était immobilisée en fauteuil, parfois la sonnette était hors de sa portée. Comme elle ne pouvait pas appeler, elle faisait dans sa protection alors qu’elle n’était pas incontinente ! Cela l’humiliait. Étant fortement à risque d’escarres, rester assise sur une couche souillée majorait considérablement ce risque.
Plusieurs fois, c’est la famille qui a dû signaler au personnel que des escarres s’installaient. Plusieurs fois, des médicaments d’autres résidents ont été donnés par erreur. Plusieurs fois, les transmissions des consignes ou les demandes n’ont pas été faites